Virement de bord : ce que la plupart des gens ignorent.
Conseils
Les points clés
- Il est important de bien décomposer les 3 phases : préparation, manoeuvre puis changement de main.
- L'erreur classique est de manoeuvrer et d'essayer de changer de main en même temps. Pourtant, il faut décomposer. Même les champions olympiques décomposent le mouvement pour assurer la trajectoire.
- Pensez au virement en cas de vent fort, même au portant : plus "safe" que l'empannage !
A part pour le haut niveau, il existe peu de structures de perfectionnement en voile légère.
La plupart des gens, après avoir appris les rudiments progressent par eux-même.
Il existe des erreurs que nous avons souvent observées. Une fois corrigées, elles vous simplifieront grandement la navigation ! Nous allons revoir les 3 étapes d'un bon virement, et les erreurs fréquentes.
les 3 étapes du virement
Etape 1 : la préparation
- être au près
- avoir de la vitesse
- choisir son moment / clapot
- jeter un oeil sur la future trajectoire : pas d'autre bateau ? et prendre un repère terrestre si possible.
Etape 2 : la manoeuvre
On pousse la barre, l'angle de barre augmente au fur et à mesure de la manoeuvre. (inutile de mettre un coup de "frein" dès le début avec le safran.
On baisse la tête pour changer de côté et on regarde devant pour visualiser quand remettre la barre droite (quand la voile se regonfle).
A ce moment là, on n'a pas encore changé de mains, et on barre quelques instants avec la même main qui tenait la barre précédemment
Astuce : garder le bateau plat ou légèrement contre-gîté facilite la manoeuvre. Ceci est à tester, en choquant légèrement l'écoute et est une action dynamique, elle est à réaliser juste au moment ou on pousse la barre, pas avant.
Etape 3 : changement de mains
Quand la trajectoire est assurée et stabilisée : bateau relancé, au près, alors on peut changer de main.
Il y a plusieurs méthodes, la plus sportive consiste a amener la main qui tient l'écoute jusqu'a la main qui tient la barre.
Une méthode plus facile au début consiste à poser le stick le long de la cuisse (ou de le coincer légèrement sous la fesse) et de preocéder au changement de mains
Clément sur son Reverso Air Karma red.
Il vient de terminer l'étape 2 et n'a pas encore changé ses mains (Etape 3) . Observez bien : sa main droite barre derrière son dos. ( C'est beaucoup plus facile qu'il n'y parait) . Il assure ainsi la trajectoire et décompose parfaitement le mouvement.
Erreurs classiques et astuces
Erreur N°1 : Essayer de changer de main pendant la manoeuvre
Cette erreur très commune mène souvent à un virement manqué ou à une trajectoire hasardeuse en sortie de virement. Pour une simple raison : car c'est très difficile. De l'optimist, au 49er en passant par le Reverso, il faut passer le barre dans son dos.
Matt Wearn (Aus) médaillé d'or aux jeux de Tokyo en dériveur ILCA 7 décompose lui aussi son virement et passe la barre une fois que le bateau est relancé, sur sa nouvelle trajectoire. Alors, etes vous convaincu(e) ?
Erreur N°2 : Regarder vers l'arrière pendant la manoeuvre
Cette erreur est une conséquence de l'erreur précédente. Les gens qui virent de bord en regardant derrière eux le font car ils veulent visualiser ou est la barre pour l'attraper pendant la manoeuvre.
Bonne nouvelle : en décomposant, vous ne changerez plus de main à ce moment inopportun et pourrez regarder ou vous allez, ce qui est beaucoup efficace et plus safe si vous évoluez d'une plage ou il peut y avoir des baigneurs ou si vous voulez participer à une régate.
Erreur N°3 : déclencher un virement lorsqu'on est pas au près
La manoeuvre du virement va générer une perte de vitesse. Si vous lancez un virement au vent de travers ou au largue, le coup de barre va générer de la trainée, votre bateau va ralentir et n'aura plus assez de vitesse pour passer l'axe du vent. -> Etape 1 : préparation du virement
Erreur N°3 : ne pas faire reculer l'équipier
La position de l'équipage est hyper importante. Un équipier trop avancé a de grandes chances de compromettre le bon déroulement de la manoeuvre. Si vous êtes deux, demandez à l'équipier de se reculer lors du virement.
Etapes suivantes
Le virement bascule
Ce virement est plus adapté aux vents légers. Il consiste à faire contre-gîter le bateau au moment ou on pousse la barre et rester du côté au vent jusqu'au passage de la voile. Plus technique mais très sympa à se fixer comme objectif lorsqu'on progresse.
Le virement glissé ou snap, comme surf
Cette manoeuvre est très impressionnante tire avantage de la forme de carène du Reverso Air que cet équipage arrive à faire déraper dans le virage. Cette manoeuvre s'attaque avec un maximum de vitesse, au planning, dérive un peu relevée et il est important de piloter l'assiette du bateau avec l'écoute pour qu'il ne soit pas gîté mais bien à plat et même légèrement contre-gîté pour pouvoir ainsi déraper. A noter aussi : l'angle de barre qui augmente progressivement pour ne pas casser la vitesse d'entrée dans le virage.
Un aperçu de la carène du Reverso Air qui a pour intérêt de générer stabilité et capacité de surfer et déraper. cf : l'influence du surf dans notre section design.
Dernières astuces
Le vent forcit : pensez au virement, même au portant
Il n'est pas incohérent de choisir de faire un virement de bord plutôt qu'un empannage, même au portant (largue)nsi vous naviguez par vent fort. En effet, à niveau égal de marin, le virement sera moins technique dans le vent fort. Pensez-y, et contrairement aux idées reçus, le virement de bord ne vous fera pas "remonter au vent". Il suffira de reprendre votre allure abattue (largue) après avoir viré.
Filmez-vous pour progresser
Il est très simple d'installer une petite caméra étanche type gopro à l'avant du Reverso. Vous pourrez comparer à tête reposée la bonne décomposition des 3 étapes et identifier les moments qui manquent de fluidité.
